Une diète pauvre en glucides peut-elle être une méthode de traitement du cancer ? – Étude
Les maladies cancéreuses représentent un problème de santé majeur dans le monde entier, car selon les statistiques, une personne européenne sur trois souffrira de ces affections au cours de sa vie. L’augmentation du nombre de cas de cancer est préoccupante, et la communauté scientifique recherche constamment de nouvelles solutions dans la lutte contre cette maladie. En plus des méthodes de traitement traditionnelles telles que la chirurgie, la radiothérapie et la chimiothérapie, une nouvelle approche a émergé, qui se concentre sur l’étude de l’approvisionnement énergétique et des habitudes nutritionnelles des cellules cancéreuses.
Les recherches ont révélé que l’alimentation du patient joue un rôle déterminant dans la transformation d’une tumeur en une forme bénigne ou maligne. Les cellules tumorales malignes fermentent le glucose pour produire de l’acide lactique, qui leur sert de source d’énergie, contrairement aux mitochondries des tissus sains qui brûlent cette substance de manière plus efficace en présence d’oxygène.
Le métabolisme énergétique des cellules cancéreuses
Comprendre l’utilisation de l’énergie par les cellules cancéreuses est un sujet de recherche ancien. Le médecin allemand Otto Heinrich Warburg a attiré l’attention dès le début du XXe siècle sur les différences dans les processus métaboliques entre les cellules cancéreuses et saines. Selon les observations de Warburg, les cellules cancéreuses présentaient un niveau d’acide lactique anormalement élevé, dû à une dysfonction mitochondriale. La théorie du chercheur examinait les possibilités thérapeutiques découlant des différences de métabolisme cellulaire, bien qu’il n’ait pas pu fournir de preuves scientifiques.
Le phénomène connu sous le nom d’effet Warburg a de nouveau attiré l’attention ces dernières décennies. Les recherches récentes montrent que les cellules tumorales peuvent obtenir de l’énergie de deux manières principales : l’une est la phosphorylation oxydative utilisée par les cellules saines, où le sucre est transformé en eau et en dioxyde de carbone avec l’aide de l’oxygène, et l’autre est la fermentation anaérobie qui favorise la production d’acide lactique. L’environnement acide créé par l’acide lactique est favorable aux cellules tumorales, rendant les tissus environnants acides, ce qui favorise la croissance de la tumeur et rend les cellules immunisées contre les traitements traditionnels.
Le rôle de la nutrition dans les maladies cancéreuses
La nutrition peut avoir un impact significatif sur le traitement et la prévention des maladies cancéreuses. Des recherches montrent que la réduction de la consommation de sucre et de glucides peut contribuer à la lutte contre le cancer. Ulrike Kämmerer, chercheuse principale à la clinique universitaire de Wurtzbourg, qui travaille sur la régulation du glucose dans les cellules cancéreuses, souligne que la viabilité des cellules cancéreuses dépend fortement de la quantité de sucre ingérée par l’alimentation.
Au cours des dernières années, Kämmerer et son équipe ont appliqué un régime cétogène à leurs patients, qui consistait en un régime sans glucides. Au cours de l’étude, plusieurs participants ont constaté une amélioration de leur état. De plus, des expériences animales soutiennent que le régime cétogène peut ralentir efficacement la croissance tumorale. Cependant, les essais cliniques sur l’humain en sont encore à leurs débuts, mais Kämmerer est optimiste quant aux possibilités futures.
Étant donné la propagation des maladies cancéreuses et l’efficacité des traitements traditionnels, il est important que la communauté scientifique poursuive ses recherches et trouve de nouvelles approches pour améliorer la qualité de vie des patients. Le rôle de la nutrition dans la lutte contre le cancer devient de plus en plus important et devrait recevoir une attention croissante dans les thérapies futures.