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Membre de la famille atteint de démence : quel impact sur la vie d’une famille ?

La prise en charge d’un membre de la famille atteint de démence représente un véritable défi pour la famille, car la maladie affecte non seulement le patient, mais aussi les proches qui s’occupent de lui. La démence impacte progressivement la mémoire, la pensée et les activités quotidiennes, ce qui peut entraîner des changements dramatiques dans le comportement et la personnalité des personnes concernées. Au cours de cette prise en charge, les membres de la famille doivent faire face non seulement aux besoins de santé du patient, mais aussi à leurs propres charges émotionnelles et psychologiques.

Prévalence de la démence

La prévalence de la démence augmente continuellement, et l’un des principaux facteurs est le vieillissement de la population. Les différentes formes de la maladie, telles que la maladie d’Alzheimer et la démence vasculaire, touchent de nombreuses personnes à travers le monde. Les charges liées à la prise en charge des patients atteints de démence incombent particulièrement aux femmes, car les recherches montrent que la majorité des aidants sont des femmes, souvent des filles de la famille.

Qui s’occupe des patients atteints de démence ?

La prise en charge des patients atteints de démence incombe généralement aux membres de la famille, en particulier aux proches. Il est courant que les enfants, en particulier les filles, prennent en charge leurs parents. Les conjoints jouent également un rôle important dans cette prise en charge, tandis que d’autres membres de la famille, comme les frères et sœurs, les petits-enfants ou les amis, participent moins souvent au processus.

Il est intéressant de noter que la plupart des membres de la famille qui s’occupent de patients atteints de démence sont des personnes d’âge moyen, souvent âgées de 45 à 74 ans. Cette tendance est liée au vieillissement de la population et à la maternité tardive. Les aidants d’âge moyen doivent souvent s’occuper non seulement de leurs parents âgés atteints de démence, mais aussi de leurs propres enfants, ce qui peut créer une situation particulièrement difficile. De plus, les charges physiques et émotionnelles liées à la prise en charge des patients atteints de démence peuvent causer un stress considérable pour les aidants.

Prise en charge du point de vue des enfants

Lorsque les enfants prennent en charge un parent souffrant de démence, ils se retrouvent souvent dans une situation émotionnelle difficile. Il peut être extrêmement éprouvant pour eux de constater que le parent, qu’ils respectaient auparavant, perd progressivement son autonomie et sa mémoire. Les rôles des enfants s’inversent, et beaucoup ressentent qu’ils occupent maintenant le rôle parental, ce qui peut être émotionnellement éprouvant.

Cependant, la prise en charge offre également aux enfants l’opportunité de renouer avec leurs parents et de développer un lien émotionnel plus profond. Prendre soin d’un parent atteint de démence n’est pas seulement synonyme de difficultés, mais permet aussi de redéfinir les relations et de favoriser le soutien mutuel. Au cours de cette prise en charge, les enfants peuvent apprendre à rendre la tendresse qu’ils ont reçue de leurs parents.

Le rôle des conjoints dans la prise en charge

La dynamique des relations conjugales change également de manière significative avec l’apparition de la démence. L’égalité et le soutien mutuel qui caractérisaient auparavant leur relation peuvent être perturbés, car l’un des partenaires devient de plus en plus vulnérable. Le conjoint en bonne santé se retrouve souvent isolé, ce qui peut conduire à une isolation mentale et émotionnelle. La diminution de la communication et la perte d’intimité ajoutent d’autres difficultés à la relation.

Bien que la relation conjugale soit mise à l’épreuve par la démence, il existe encore des possibilités de connexion mutuelle. Les moments passés ensemble, comme se remémorer un souvenir commun ou échanger un sourire, peuvent avoir beaucoup de signification pour les deux parties. Ces moments peuvent aider à maintenir la relation et offrir des occasions d’exprimer de l’amour, même si le partenaire atteint de démence ne nous reconnaît pas.

Impact sur les enfants et les petits-enfants

Les enfants et les petits-enfants vivant avec des membres de la famille atteints de démence peuvent également être affectés émotionnellement. Les plus jeunes perçoivent les changements dans leur environnement, il est donc important que les parents parlent ouvertement de la situation. Des explications adaptées à leur âge peuvent les aider à comprendre que la démence n’est pas de leur faute et qu’ils n’ont pas à craindre de tomber malades eux-mêmes.

Pour les enfants plus âgés, une communication ouverte peut être utile, car ils réagissent souvent avec de la honte ou de la colère face au comportement du membre de la famille atteint de démence. Les enfants ayant vécu avec des proches atteints de démence peuvent devenir plus sensibles aux situations sociales et plus empathiques envers les autres. Les impliquer dans la prise en charge peut les aider à apprendre la responsabilité, mais il est important de souligner que la prise en charge des patients atteints de démence ne doit pas être leur tâche.

Il est important de prendre soin de soi

Prendre soin des patients atteints de démence peut présenter de nombreux défis, et la santé mentale et physique des aidants peut facilement être mise en danger. La dépression, l’anxiété et l’isolement social sont des phénomènes courants parmi les aidants, il est donc essentiel qu’ils veillent également à leur propre bien-être. S’ils ressentent des symptômes négatifs, ils ne doivent pas hésiter à demander de l’aide.

Heureusement, il existe aujourd’hui de nombreux groupes de soutien où ils peuvent partager leurs expériences avec d’autres dans des situations similaires. De plus, des examens de santé réguliers et le maintien d’activités en dehors de la prise en charge peuvent également aider à préserver la santé physique et mentale des aidants, ce qui est dans l’intérêt des deux parties, tant de l’aidant que du patient.